Une sortie ordinaire
A vous, pédaleurs du dimanche 3 Août, je vais vous poser une fois de plus la question.
Qui aurait pu prévoir une matinée pareille ?
De bon matin, le ciel était gris, les conditions n’étaient pas celles que nous attendons, en vue d’une vraie partie de manivelles.
Il flottait déjà un parfum d’incertitude.
Mais la température était clémente, et la bruine peu agressive un vrai temps de vagin... dirait notre philosophe Neuvillais... doux et humide.
Nous avons donc pris la route, ça, nous l’avons décidé, vers notre destin, la suite va nous montrer une fois de plus, qu’il nous échappe !
La route étant humide, les silex précipitèrent les crevaisons, comme la vérole qui jadis, décima le clergé breton.
C’est ainsi qu’El Présidente perça deux fois de la roue avant, handicapé qu’il est ( plus que jamais ) par ses nombreuses popotes aux mains.
Il intima l’ordre à la Mouche, son mécanicien attitré, de le dépanner prestement, sa pompe étant aussi inopérante que ses mains.
Il réclama de l’air pour ses roues ( lui, je vous rassure, il n’en manque pas ! )
Le ministre de l’intérieur, tout de blanc vêtu, ne daigna pas participer à l’opération, sans doute de peur de se salir ( attention les gars bientôt il faudra effectivement des esclaves pour les servir ! ), et le peloton reprit son cheminement.
Mais il était dit que le petit silex sournois, impalpable au doigt, invisible à nos yeux ( tous contrôlés par le même spécialiste ), allait se révéler l’artisan d’une aventure tout à fait imprévisible.
Ce petit caillou fit crever notre Président pour la troisième fois et nous arrêta devant une maison dont les occupants attendaient une ambulance.
Et après être entré dans la maison pour proposer son aide, votre cap'tain a finalement passé une demi-heure à effectuer un massage cardiaque en attendant le SAMU.
Vous apprendrez aujourd’hui que la dame est en fait décédée ( tout sorcier qu’il est, captain Némo ne peut rien contre la grande faux ).
Nous avons fait ce qu’on devait, ce qu’on pouvait, le reste ne nous appartient pas...
Mais je reste effaré quant à l’infiniment petit pourcentage de chance de s’être trouvé là, à ce moment-là !
Alors, oui, le vélo, comme la vie, est fait d’imprévus, de rencontres improbables.
C’est à l’image du parcours de dimanche, tout a été improvisé, c’était sinueux, un virage décidant de la suite des évènements !
Il me faut bien trouver une conclusion à cette chronique, dimanche, en fait, dès qu’on a arrêté de pédaler, on a pompé, ils pompaient, ils pompaient...
Ca ne vous rappelle pas une histoire de Shadocks, tout ça... finalement on est toujours à la merci d’un coup de pompe.