Le Mans c’est unique, le Mans c’est magique !
C’est la formule que j’avais employée en Juin dernier pour exprimer l’émotion ressentie en assistant au retour d’Alpine sur la piste mancelle après 35 ans d’éclipse.
Eh bien je peux vous assurer que cette année, les " 24h auto " ou les " 24h vélo ", ça a été pour moi du kif-kif au plan émotionnel !
Il faut dire qu’ils ont fait tout ce qu’il fallait pour ça nos 4 guerriers.
D’abord en constituant une équipe exemplaire avec tout ce que cela implique de solidarité, de complicité, de dévouement et d’humilité.
Avoir l’esprit d’équipe, c’est savoir se surpasser en permanence pour offrir le maximum aux autres... et c’est ce que chacun d’eux a eu à cœur de faire tout au long de ces 24h.
Superbe démonstration...
Et puis quand vous voyez comment les cadors " envoient " en haut de la montée Dunlop, vous comprenez très vite qu’ils sont en train de jouer dans la cour des grands les Zolmos de Roumini et vous appréciez le niveau de leur perf en conséquence.
A ce propos, une petite coïncidence amusante à noter :
La bande des quatre de 2013 a réalisé exactement le même kilométrage que celle des six de 2010 (223 tours soit 923 km).
A signaler également que Dany s’est emparé du record du tour jusqu’alors détenu par Pierrot le missile (5’38” soit 44,6 km/h contre 5’43” soit 43,9 km/h).
Des images et des moments forts j’en ai plein la tête et ils me reviendront au fil des conversations qui ne manqueront pas de prolonger ce week-end de rêve.
En voici quelques exemples :
Guillaume :
Sautant dès le départ dans le paquet de tête, notre mercenaire a du penser que ça n’était pas suffisant pour bien montrer le maillot Zolmos et très vite on le découvre échappé en compagnie de deux autres téméraires.
Bientôt repris, il réédite l’opération quelques tours avant la fin de son relai, dans l’espoir de permettre à Dany (qui va lui succéder) de reprendre le même groupe.
Hélas, un traînard lui coupe la trajectoire dans une courbe et c’est la chute !
Je revois son visage furieux à sa descente de vélo, incapable de hiérarchiser la gravité des problèmes qui lui sont tombés dessus, la vexation d’être allé à dame, la pizza taille XL qui décore sa hanche ou ses belles chaussures jaunes toutes rayées !
Dany :
Lui aussi avait récemment connu la chute, c’était en allant au boulot à vélo, histoire de parfaire sa condition physique.
Cela avait bien sûr un peu perturbé sa préparation mais il restait tout de même très confiant à l’heure du départ, convaincu que le bout de mousse qu’il avait glissé dans son cuissard suffirait pour combattre les névralgies dont il souffrait toujours au niveau du fessier.
Après son premier relai, je le revois encore les larmes dans les yeux, et je l’entends me confier depuis le home-trainer où il tournait les jambes en récup dans le box n°49 :
" C’est la cata Jean-Pierre, je ne sais pas si je vais pouvoir assurer mes deux autres relais ! La douleur s’est intensifiée et maintenant ça irradie dans toute ma jambe jusqu’au mollet ".
Heureusement, le bon docteur Mabuse était là et ses doigts de sorcier (plus le Doliprane) ont rapidement pu remédier à tout ça...
Cyrille le Zollandais :
Connaissant la stature du troisième équipier, on serait tenté de penser que son moral est à la hauteur de son physique.
Eh bien détrompez-vous, stressé comme un lycéen qui va passer le bac qu’il était notre géant, en prenant conscience du niveau auquel ses collègues venaient de placer la barre !
Mais comme à chaque fois, il s’est défoncé tel un maso et il a réussi à trouver les ressources nécessaires pour permettre à l’équipe de conserver son rang.
Bravo Cyrille, j’espère que tous ceux qui ont pris ta roue ont su apprécier (comme moi) l’abri que tu leur as généreusement offert...
Dolu :
Il a bien fait notre triathlète de privilégier la discipline du vélo ces derniers temps.
Bien fait pour l’équipe qui a ainsi bénéficié d’un quatrième relayeur au top mais bien fait aussi pour lui, car j’imagine que sous ses airs de matador, il avait tout de même le cœur qui battait la chamade chaque fois qu’il entendait sa petite famille lui crier " Vas-y Papa ! " depuis le bord de la piste.
Et puis, cerise sur le gâteau, il se souviendra sans doute longtemps d’avoir eu deux ex-champions du monde dans sa roue : Stephen Roche et Laurent Brochard.
Et d’avoir entendu Brochard le stimuler en lui criant " Aller grand, vas-y ! ", ça devrait aussi lui rester dans le tuyau de l’oreille pour un bon bout de temps...
Jean-Bière